Principalement associée au maté de coca, la Bolivie est, comme ses voisins, un pays où les habitants raffolent du maté. Il en est même l'un des plus grands importateurs du monde.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, voici un point sur la différence entre le maté de coca et le maté.
Feuilles de coca et yerba maté sont très souvent confondues, d’autant plus en Bolivie. C’est pour cela que nous avons publié un article sur la différence entre le maté de coca et le maté.
Mais pour faire court, les deux sont des infusions de plantes différentes.
Le maté de coca est une infusion de feuilles de coca (Erythroxylum coca) alors que le maté est une infusion de yerba maté (Ilex Paraguariensis).
La confusion vient du fait que le mot « maté » (« mate » en espagnol) est utilisé pour désigner tous les types d'infusion. En réalité, l’expression « maté de coca » signifie simplement « infusion de coca ».
Populaire dans les Andes, de la Colombie au Chili, les feuilles de coca sont largement consommées pour lutter contre le mal des montagnes ainsi que pour leur effet énergisant. Elles peuvent aussi bien être mâchées qu’être consommées en infusion : le maté de coca.
Maté de coca
Et le pays où l’on en consomme le plus est probablement la Bolivie, un pays où l’altitude donnerait mal à la tête à plus d’une personne. À titre d’exemple, La Paz, capitale administrative du pays, est située à près de 3600 mètres d’altitude (sans compter l’aéroport, niché à plus de 4 000m dans le quartier d’El Alto) !
La Paz, ville Bolivienne perchée dans les montagnes
Le maté de coca a, en Bolivie, un rôle similaire à celui du café en France. Il y est consommé presque quotidiennement par une bonne partie de la population. Il est fréquemment mélangé avec de l’anis et de la camomille. On parle d’ailleurs de tri-mate pour le mélange coca-anis-camomille.
Tri-Mate (Bolivie)
La consommation de feuilles de coca est une vieille tradition. Comme le raconte l’écrivain Uruguayen Eduardo Galleano dans l’un des plus grands classiques d’Amérique du Sud « Les veines ouvertes de l’Amérique Latine » (du titre original « Las venas abiertas de América Latina »), les feuilles de coca étaient massivement consommées par les populations natives avant et pendant la conquête espagnole. En témoigne la triste histoire de Potosi, où des milliers de mineurs mastiquaient effrénément des feuilles de coca afin d’avoir l’énergie nécessaire pour travailler dans les conditions extrêmement difficiles du Cerro Rico, alors plus grande mine d’argent au monde.
Le Cerro Rico à Potosi (Bolivie)
Par sa population Guarani et sa proximité avec l’Argentine, le Paraguay et le Brésil, la Bolivie est un pays où le maté (infusion de yerba maté) reste assez important.
On le trouve principalement dans la région du Gran Chaco, qui comprend les départements de Tarija, Santa Cruz et Chuquisaca, territoires à forte présence guarani. Il est également consommé dans d'autres régions telles que Potosi, en raison de sa situation géographique et des échanges avec le pays voisin de l'Argentine. Il est assez peu consommé dans les autres provinces du pays, bien que l’on puisse trouver de la yerba maté sur tous les marchés de la nation.